ANTALYA (Meaning of safety)

Nous avons beau être formé, remis à niveau constamment et être prêt à faire face à tout situation, devoir faire une évacuation en urgence est l'une des pires choses qui puisse arriver dans notre métier.

Le nombre de passagers admissibles à bord d'un avion est déterminé par le constructeur. Il dépend entre autre de la capacité à pouvoir évacuer ces passagers en moins de 90 secondes avec seulement la moitié des issues disponibles (les 90 s étant le temps disponible avant d'atteindre le point de non retour). Autant vous le dire franchement, pas le temps d'admirer le paysage. Il faut faire vite et bien si possible.

Heureusement pour nous, beaucoup d'entre nous passerons leur longue carrière sans un seul incident majeur. Mais d'autres, à l'instar de mon ami Luiggi, auront à faire face à des situations d'urgences et auront tout le loisir de mettre à profit les nombreuses heures passées dans les maquettes à sauter dans le toboggan.

Aéroport d'Antalya en Turquie.

Vol IW 9164. AYT/CDG.

Nuit du 5 au 6 juin 1998. 21h45.

Le MD83 roule sur la piste de décollage. L'avion est plein. Les 157 passagers se connaissent presque tous. Ils rentrent d'une semaine de vacances au Club Med; voyage organisé par leur comité d'entreprise.

Luiggi, chef de cabine sur ce vol est assis et attaché à son poste de sécurité en porte 11, à l'avant gauche de l'appareil. Il repense au trajet en taxi de l'hôtel à l'aéroport. Partageant le sien avec Patrick le commandant de bord et Nathalie une des hôtesses, ils ont été bombardés de question sur la sécurité par cette dernière, toute jeune dans la profession. Cela leur a permis de revoir quelques unes des procédures d'urgence. Les 3 hôtesses sont encore en contrats saisonniers et lui même n'est chef de cabine que depuis 3 mois et une bonne piqûre de rappel fait beaucoup de bien. Comme d'habitude, Luiggi se sent confiant pour ce vol de 3H30 environ jusqu'à Roissy Charles de Gaulle.

à suivre...