L'EXPLORATEUR (Les Dom Juan du ciel)
Certaines fois, dans les avions c'est comme si nous étions au théâtre. Sauf que là, ce n'est pas nous qui sommes en représentation. Eh oui, certains de nos passagers adorent se donner en spectacle. Dans ce rôle les hommes d'âge mur, voyageant pour affaires sont assez forts. Et pour donner plus d'envergure à leur jeu d'acteur, ils sont parfois accompagnés d'une jeune maîtresse (compter minimum 15 ans de différence).
Et c'est parti pour plusieurs heures d'une grande démonstration du paon faisant la roue pour impressionner la femelle qu'il a choisie.
Paris-Montréal.
Assise à mon poste, je pense déjà à ce que je vais faire pendant ces 48h à Montréal en plein festival de jazz.
Le roulage avant le décollage est très long aujourd'hui. C'est jour de départ en vacances et comme au péage d'autoroute en plein mois d'août, il faut faire la queue. Nous sommes 9ème ou 10ème dans la file.
Devant moi, les premiers sièges de la classe économique. Derrière moi, vers l'avant de l'avion, les derniers sièges de la classe affaire.
Déjà une demi heure que nous roulons. En face, la plupart des passagers sont endormis. Moi aussi, mes paupières deviennent lourdes. Je suis debout depuis 4h du matin car j'ai pris le premier vol pour monter à Paris. Pour ne pas m'endormir (ce qui serait du plus mauvais effet), je me concentre sur la conversation du couple assis juste derrière moi en classe affaire.
Facile, la femme à la voix qui porte. On n'entend qu'elle. Au fil du roulage, je comprends qu'il s'agit d'un patron et de son employée. L'homme vit quelque part en Europe, la femme vit encore chez sa mère. Ils font ce déplacement pour régler quelques soucis de logistique et se sont rejoints ce matin pour prendre cet avion. Et ça papote sec!
- Quand tu m'as appelé ce matin, ma mère m'a dit que mon patron avait la voix de.........
- PNC préparez vous pour le décollage.
La voix du CDB dans les hauts parleurs et le changement de régime des moteurs m'empêchent d'en entendre plus.
L'altitude de sécurité atteinte, je me lève et jette un coup d'oeil à mon fameux couple.
Lui, la soixantaine, un peu d'embonpoint sans toutefois être gros, cheveux autrefois brun profond, maintenant poivre et sel, bronzage naturel, chemise et pantalon noirs, Très élégant et presque beau.
Elle, petite trentaine, brune, très pulpeuse avec des formes épanouies.
Mais ce n'est pas la différence d'âge qu'on remarque au premier coup d'oeil. Ce qui frappe tout de suite chez ce couple, c'est la jupe relevée de la jeune fille, la grosse main poilue de son patron entre ses cuisses et elle continuant à parler avec détachement.
Un couple toutefois charmant. Pendant le repas, le patron (qui ne s'est pas lavé les mains après l'exploration du mont de Vénus) nous a fait son show. Gentil, souriant devenant presque libidineux au fil des alcools et nous prenant à témoin de l'éclat de sa pin up. Et la fille donnant l'impression (vraie ou fausse, allez savoir) d'une admiration sans borne pour son mentor.
Puis extinction des feux. Après quelques bisous et échanges de salives nos deux tourtereaux se sont endormis, alors que la grosse main poilue reprenait sa place entre les cuisses d'Aphrodite.
Si sa mère savait!
Et c'est parti pour plusieurs heures d'une grande démonstration du paon faisant la roue pour impressionner la femelle qu'il a choisie.
Paris-Montréal.
Assise à mon poste, je pense déjà à ce que je vais faire pendant ces 48h à Montréal en plein festival de jazz.
Le roulage avant le décollage est très long aujourd'hui. C'est jour de départ en vacances et comme au péage d'autoroute en plein mois d'août, il faut faire la queue. Nous sommes 9ème ou 10ème dans la file.
Devant moi, les premiers sièges de la classe économique. Derrière moi, vers l'avant de l'avion, les derniers sièges de la classe affaire.
Déjà une demi heure que nous roulons. En face, la plupart des passagers sont endormis. Moi aussi, mes paupières deviennent lourdes. Je suis debout depuis 4h du matin car j'ai pris le premier vol pour monter à Paris. Pour ne pas m'endormir (ce qui serait du plus mauvais effet), je me concentre sur la conversation du couple assis juste derrière moi en classe affaire.
Facile, la femme à la voix qui porte. On n'entend qu'elle. Au fil du roulage, je comprends qu'il s'agit d'un patron et de son employée. L'homme vit quelque part en Europe, la femme vit encore chez sa mère. Ils font ce déplacement pour régler quelques soucis de logistique et se sont rejoints ce matin pour prendre cet avion. Et ça papote sec!
- Quand tu m'as appelé ce matin, ma mère m'a dit que mon patron avait la voix de.........
- PNC préparez vous pour le décollage.
La voix du CDB dans les hauts parleurs et le changement de régime des moteurs m'empêchent d'en entendre plus.
L'altitude de sécurité atteinte, je me lève et jette un coup d'oeil à mon fameux couple.
Lui, la soixantaine, un peu d'embonpoint sans toutefois être gros, cheveux autrefois brun profond, maintenant poivre et sel, bronzage naturel, chemise et pantalon noirs, Très élégant et presque beau.
Elle, petite trentaine, brune, très pulpeuse avec des formes épanouies.
Mais ce n'est pas la différence d'âge qu'on remarque au premier coup d'oeil. Ce qui frappe tout de suite chez ce couple, c'est la jupe relevée de la jeune fille, la grosse main poilue de son patron entre ses cuisses et elle continuant à parler avec détachement.
Un couple toutefois charmant. Pendant le repas, le patron (qui ne s'est pas lavé les mains après l'exploration du mont de Vénus) nous a fait son show. Gentil, souriant devenant presque libidineux au fil des alcools et nous prenant à témoin de l'éclat de sa pin up. Et la fille donnant l'impression (vraie ou fausse, allez savoir) d'une admiration sans borne pour son mentor.
Puis extinction des feux. Après quelques bisous et échanges de salives nos deux tourtereaux se sont endormis, alors que la grosse main poilue reprenait sa place entre les cuisses d'Aphrodite.
Si sa mère savait!