Toute vérité n'est pas bonne à dire... (LES PNC SE LACHENT)
"Hôtesses de l'air ou stewards, c'est un dur métier. Alors oui, ils doivent toujours avoir le sourire, être prévenants et aimables. Mais force est de reconnaître que parfois, nous autres voyageurs sommes un brin...énervants. Nous avons donc imaginé ce qu'une hôtesse pouvait de temps en temps penser face à telle ou telle situation. Si elle pétait un plomb et se laissait aller à dire tout haut ce qu'elle pense tout bas, cela donnerait quoi?...FG"
Ceci est un extrait d'un article intitulé "Et si l'hôtesse pétait un plomb". Article assez marrant lu sur les news yahoo il y a 2 jours.
Eh bien croyez moi, si les PNC pouvait dire tout haut ce qu'il pense tout bas, ce serait un carnage.
Je vous garantit que certains passagers n'en sortiraient pas indemnes.
Les questions idiotes ou les requêtes stupides sont tellement fréquentes que les "t'as pas une question moins con", les "ya pas marqué la poste" ou les "t'a décidé de m'emmerder aujourd'hui" fuseraient à tout-va. Ce qui ne manquerait pas de plomber l'ambiance entre nos passagers et nous.
Ce qui est pensé doit rester in petto et nous devons garder une certaine réserve et rester polis même devant la plus flagrante des grossièretés.
Mais attention, rester polis ne veut pas dire accepter tout et n'importe quoi car certains passagers ont le don de vous pousser à bout. Ceux là, on dirait qu'ils ont été envoyé par une quelconque force maléfique pour vous empoisonner la vie. et tôt ou tard, vous n'aurez d'autres choix que de les remettre à leur place.
Prenez mercredi dernier. Vous vous rappelez cette journée de neige, horrible cauchemar pour l'Île de France. Roissy a même suspendu son activité pendant un moment. Bref quoique que puisse en dire certains, ce fut quand même la pagaille.
Ce jour là, après bien des déboires, le vol pour Washington décolle enfin. Au vu de la météo sibérienne et des mauvaises conditions de fonctionnement de l'aéroport, et malgré les galères qu'ils ont pu avoir avant, les passagers sont plutôt contents une fois à bord. Une grande majorité d'américains et quelques français. Parmi eux un râleur dans toute sa splendeur. Dès l'embarquement, il a commencé à déverser son fiel.
- C'est un scandale...On est traité comme de la merde...Votre compagnie c'est de la merde...En plus, vous êtes toujours en retard...
Bref, classique.
L'avion vient de finir sa montée et est dans une zone de turbulences. Les consignes "attachez vos ceintures" sont encore allumées. Monsieur le râleur lui est déjà debout à farfouiller dans le coffre à bagages. Le steward lui signifiant le danger, l'invite à fermer le rack et à s'asseoir. Mais le mauvais coucheur ne l'entend pas de cette oreille.
- J'ai besoin de quelque chose dans mon sac. De toute façon, vous nous avez fait attendre 4h dans l'aérogare.
- Monsieur, vous avez attendu 4h dans l'aérogare à cause des intempéries et de la fermeture de l'aéroport et vous avez 8h pour trouver ce que vous voulez dans votre sac.
- C'est facile de prendre la météo comme prétexte. Je n'ai jamais entendu dire que l'aéroport était fermé.
Le stew s'aperçoit vite qu'il a affaire à une cause perdue, aussi il ne poursuit pas la polémique, referme le rack et ordonne au passager de s'asseoir.
En cours de vol, alors qu'il discute avec le CCP dans les offices à l'avant, le stew voit son râleur se diriger vers une toilette de la classe affaire.
C'est un classique. Souvent, nous devons refouler des passagers de la classe économique qui, effrayés par les files d'attente devant les toilettes de leur zone, essaient de taper l'incruste dans celles de la classe affaire. Mais ce mercredi, ceux qui ont tenté l'aventure du Washington sont rares. Il y a à peine 80 passagers en classe économique. Pas de quoi faire des files d'attente devant les toilettes. Le râleur assis vers la rangée 40 à l'arrière, doit faire partie de ceux qui pensent que le soi-disant traumatisme subit vaut bien de remonter toute la cabine pour aller "pisser chez les riches".
Le stew qui l'a reconnu tout de suite, l'intercepte dans les règles de l'art.
Mais le constipé explose.
- Vous me faîtes chier!
Le stew, toujours très calme et lui montrant la direction de la classe éco.
- C'est possible monsieur, mais c'est involontaire. Et pour cela, je vous invite à utiliser les toilettes de la classe économique s'il vous plaît...et tâchez de ne pas en mettre partout.
Et vlan en pleine tronche.
Le casse bonbon ne demanda pas son reste et retourna en classe éco alors qu'un bruit bizarre à ses côtés indiquait au stew que le CCP venait de se décrocher la mâchoire en entendant sa réponse.
Avouez qu'il l'avait bien cherché.
Imaginez si cela vous arrivait sur votre lieu de travail. Pourriez vous rester de marbre devant une grossièreté aussi manifeste. Difficile n'est ce pas?
Mais dans un avion, nous devons rester calme. Devant un passager qui devient grossier, nous ne pouvons pas faire ressortir nos plus bas instincts et lui zipper la bouche avec un dos de main bien dirigé...euh excusez moi, je m'égare.
Devant ce genre de comportement, un pnc garde certes son quant à soi et son ton poli, mais il peut souvent compter sur ce sens de la répartie parfois cinglante que nous avons presque tous développés au fil de toutes ces années passées à côtoyer des casse-cou...euh pardon, je veux dire casse-pieds.
ON EST POLIS, MAIS FAUT PAS NOUS CHERCHER