ET LA MAGIE S'ENVOLA
Petite rotation sympa. 3 jours de vol avec une copine que je n'ai pas croisé depuis une éternité. Naturellement nous travaillons ensemble à l'arrière de l'avion.
L'embarquement est sur la fin. Les passagers sont pratiquement tous assis.
Debout à l'arrière à papoter, nous attendons tranquillement l'annonce de fermeture des portes et le top départ, quand un adonis -physique à figurer dans le calendrier des dieux du stade, un corps parfait bien moulé dans un tee shirt immaculé et des jeans- assis au milieu de la cabine, se lève et se dirige vers ........l'arrière de l'appareil.
Nous restons bouche bée d'admiration et d'excitation devant le spécimen qui s'avance vers nous. Bon nous ne sommes pas tout à fait célibataires toutes les deux (voire même pas du tout), mais ce n'est pas parce qu'on est au régime qu'il ne faut pas regarder le menu, alors nous profitons pleinement de la carte.
- waouh Tu as vu la bête?
- En effet, belle pièce de viande. Peut être un peu trop musclé à mon gout.
Ce n'est pas tout à fait mon style de gars, mais je dois reconnaître qu'il est vraiment très beau. D'ailleurs, j'ai l'impression que certaines femmes gloussent à son passage. Ma copine elle trouve qu'il n'y a rien à jeter.
- Moi, je le trouve parfait, c'est tout à fait mon style. c'est de la bombe!
- En tout cas il le sait qu'il est beau
- Non seulement il le sait, mais il sait aussi qu'on le mate.
La statue grecque, en arrivant à notre niveau, nous gratifia d'un sourire ultra bright -qui semblait vouloir dire: "je suis à vous les filles"- et rentra dans les toilettes alors que nous nous assurions qu'il était aussi bien de dos que de face.
Quand il y ressortit quelques minutes plus tard, dès l'ouverture de la porte, une émanation abominable envahit l'espace. Quelque chose mixé entre l'odeur du très vieux fromage, l'odeur de pourriture et les égouts. Une puanteur, à faire crever toutes les mouches de la planète.
La bombe atomique venait d'atomiser les toilettes.
Mais bon sang c'était quoi son dernier repas, fricassée de cadavres.
Le jeune homme, essayant d'être le plus digne possible regagna son siège sans un regard vers nous.
Immergées en pleines vapeurs toxiques, nous n'osions plus parler, plus bouger, plus respirer, mais très vite nous reprimes conscience et notre premier geste salvateur fut d'assainir la zone grace à odor killer.
L'ouverture de la porte des toilettes avait eu sur le jeune homme le même effet que le douzième coup de minuit sur Cendrillon. La magie s'était envolée à ce moment précis.
Encore un qui aurait mieux fait d'aller faire ça chez Paul.